Dans un contexte national troublé, il est une condition que Noël vient nous rappeler opportunément. Il nous faut prendre soin avant tout de la fragilité. En se donnant à voir dans un enfant, en se rendant ainsi dépendant du soin de l’autre, en s’identifiant plus tard au pauvre, au malade, au prisonnier, Jésus nous invite à faire attention aux inaudibles et aux invisibles de nos sociétés et nous invite à changer notre regard.
Sommes-nous prêts à nous laisser déplacer pour rencontrer Dieu là où on ne l’attend pas ? Se préparer à la rencontre toujours autre et au-delà de nos anticipations ou représentations, voilà vers quoi Noël fait signe. Alors peut-être pourrons-nous être porteurs d’un message d’espérance dans ce monde blessé, dans nos sociétés fracturées voire désespérées. Une espérance qui est promesse, non d’un avenir connu d’avance, mais d’un avenir possible. Une espérance qui n’est pas optimisme béat mais témoignage de notre foi en la Résurrection plus forte que la mort au cœur même de nos vies. Une espérance qui n’est pas anesthésiante mais, comme le dit Guy Aurenche, « mobilisatrice parce qu’elle soulève hors de l’immédiat, qu’elle ouvre un horizon de possibles, qu’elle délivre de la peur devant les impasses ».
Je sais votre engagement fort et entier, et je vous en remercie vivement.
A chacun, je souhaite un joyeux Noël qui réveille en nous l’Espérance…
Sr Marie-Laure Dénès, Prieure provinciale