Au cours des vêpres Sr Marie Laure nous a proposé de prier avec l’Evangile de Jean au chapitre 13, 1-17 ; et de le vivre concrètement. Elle nous a lavé les pieds dans un geste fort et plein d’émotion pour chacune.
Voici quelques lignes d’un texte d’Elisabeth Robert, franciscaine, sur ce lien fragile qui unit les hommes, que Sr Marie Laure nous a partagé pour dire le sens du geste posé ce soir :
« La fraternité du jeudi saint est une fraternité servante, à genoux. Jésus est là. Le Verbe, la lumière du monde, à genoux. Un geste qui dit l’homme selon le projet de Dieu, un frère serviteur de ses frères. Un homme suffisamment détaché du souci de soi, de son ego pour pouvoir prendre le risque de l’agenouillement, du service. C’est aussi la fraternité de l’amour et de la fidélité «jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême». Par-delà la déception, la trahison, le reniement. Abandonné de tous, repoussé, condamné à mort par ceux-là même à qui il apporte la vie, le Christ continue à aimer, malgré tout et à se donner. La fraternité du jeudi saint est une fraternité blessée, parfois défigurée lorsqu’elle connaît dans son histoire l’épreuve de la moquerie, de l’injustice, de la trahison, de la lâcheté, de l’incompréhension. Une fraternité pauvre et fragile, marquée par le péché mais c’est aussi une fraternité qui s’ouvre à la miséricorde et à la compassion. La fraternité peut alors connaître l’extrême de l’amour, l’extrême de la gratuité du Don dans le service, dans le pardon, dans l’amour du frère surtout lorsqu’il n’est pas réciproque. »