Quelques mots sur le confinement
Peu aprés le début du confinement , nous avons eu le décés de Soeur Marie Chantal Uxol. Nous l’avons accompagnée au cimetière, nous étions 7: un prêtre-curé de la paroisse, 3 soeurs de la communauté , une de ses nièces et son mari et moi. Nous avons prié sous les grands arbres avec un trés beau soleil. C’était paisible.
En sortant j’admire les fleurs dans les jardins voisins. Je regarde les canards nager sur l’Ouche. J’ai la chance d’avoir prés de chez moi : un boulanger, un boucher, un épicier.
Chez moi, je prends le temps de lire, de ranger des papiers, photos en vrac depeuis 2 ans , de prier.
L’association dont je fais partie de soutien aux demandeurs d’asile fait des distributions de nourriture à ceux que nous connaissons qui en ont besoin-ce sont les plus jeunes qui les font mais par mail il y a un suivi.
Pour le reste je laisse la parole à Karima Berger une auteure algérienne vivant en France -Elle devait animer une conférence à Alger sur le vivre-ensemble qui a malheureusement été annulée. J’aime ses écrits et j’ai eu l’occasion de la rencontrer plusieurs fois.
« C’est un confinement aux confins de soi-même, enfin, silence, inactivité, absence d’agitation ; en moi s’est ouvert dans une sorte de recueillement silencieux un espace où je me sens orientée vers ceux qui souffrent ou qui en meurent. Ce n’est pas une volonté morale, ou de bienséance, ou de bonne éducation, je n’ai rien voulu ; s’est imposé cette pensée pour cette humanité abimée, » a-t-elle confiée.
Et d’ajouter : « Certes, cette maladie atteint la chose la plus vitale en nous, les poumons, mais c’est surtout le souffle qui est menacée, un souffle qui depuis longtemps n’a plus de place. Et c’est ce souffle qu’il nous faut retrouver dans ce recueillement silencieux. Cela arrive au printemps où le souffle renaît dans la sève de chaque créature, arbres, fleurs, terre et… humains. »