Témoignage de Sœur Clarisse Madimba
L’Évangile de Matthieu n’est pas seulement une citation, mais il continue de prendre vie et de se réaliser dans l’Église. Depuis 2015, le diocèse de Lilles œuvre activement dans la pastorale des migrants mettant en pratique l’épisode du jugement dernier élaboré par Matthieu dans son évangile (Mt 25, 35). Sur ce, s’ajoute, un témoignage éloquent du Bon Samaritain, qui nous appelle à l’amour et au respect des plus vulnérables. Dans ce contexte, ma mission consiste à annoncer le Christ par l’accueil, l’accompagnement et l’intégration des migrants, qui constituent aussi membres, insignes du corps mystique du Christ. À travers l’accueil chaleureux que nous réservons aux jeunes migrants à la maison Paul VII, qui leur sert de lieu de vie, nous précisons qu’ils proviennent de divers pays d’Afrique et d’Asie, et appartiennent à la tranche d’âge comprise entre 14 et 18 ans. Nous les soutenons dans leurs démarches administratives, veillons à leur scolarisation et facilitons leur intégration aussi bien dans la société et dans l’Église.
Notre engagement s’étend également à l’accompagnement des communautés migrantes, telles que les Malgaches, les Cap-Verdiens, les Italiens, les Polonais, les Africains pour n’en citer que quelques-unes. Nous collaborons avec de nombreux partenaires issus de différents niveaux, sociaux et ecclésiaux, en mettant en pratique la synodalité, une notion qui implique la collégialité en tant que deux réalités différentes, mais qui s’authentifient l’une à l’autre.
Notre devise peut se résumer en ces termes : Accueillir, Accompagner et Intégrer. À travers ces jeunes dont la réalité m’incombe, j’ai l’impression de rencontrer le Christ qui se fait étranger, et qui s’identifie aux étrangers, c’est-à-dire le Christ qui s’incarne et devient une présence réelle. C’est pourquoi je tiens à lancer un véritable cri d’alarme à l’égard de nombreuses personnes, tant aux chrétiens qu’aux personnes de bonne volonté pour une campagne de collecte des vivres afin de subvenir aux besoins de ces jeunes, ce qui matérialise ce péricope de Matthieu 25, 35 : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger … ».
Dans cette mission qui m’est confiée, je continue de répondre positivement à l’appel du Christ, et renouvelle cet engagement tout en rendant présent le Christ qui s’identifie aux migrants et à leur souffrance.
Ma mission fait de moi une chrétienne en croissance, et chaque jour, je renouvelle sans cesse mon engagement en faveur des migrants qui constituent d’une manière ou d’une autre le Christ persécuté.
Sr Clarisse Madimba